Catherine Lara ... George Sand
Richard Cocciante ... Frédéric Chopin
Joniece Jamison ... Le Modèle
Claude Lauzzana (et Daniel Levi) ... Alfred de Musset
Daniel Lavoie ... Eugène Delacroix
Mauranne ... La Muse de la Musique
Véronique Sanson ... Marie Dorval
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1991
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Musique de Catherine LARA,Eddie ROSEMOND, Olivier LENNES,
Jean-Philippe RYKIEL, Claude LAUZZANA & John WOOLOF
Paroles de Luc PLAMONDON
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LE SPECTACLE
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« MUSICAL ROCK SYMPHONIQUE »
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George Sand :
(Baronne Amandine Aurore
Lucie Dudevant, née Dupin, 1804-1876), écrivain français, reçoit une éducation assez libre à Nohant, puis dans un couvent parisien entre 1817 et 1820. Elle épouse en 1822 le baron Dudevant duquel elle se sépare en 1830. Elle se rend alors à Paris où elle mène une vie très libre et entretient des liaisons avec Frédéric Chopin et Alfred de Musset. George Sand défend avec passion le droit de la femme mais, après l'échec de la révolution de 1848 retourne s'installer à Nohant et se consacre à l'écriture. Ses romans ont alors une inspiration plus champêtre. Elle entretient également une importante correspondance avec Gustave Flaubert et publie son autobiographie en 1854. |
Prélude
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Valse en UT dièse mineur Opus 64 No.2
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Nocturne Pour Une Femme en Noir
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La Liberté Guidant Le Peuple
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A 28 ans, Aurore Dupin, baronne Dudevant, quitte son château,
son mari et ses enfants pour s'installer à Paris, seule mais avec un amant sous la main, dans un appartement de Saint-Germain- des-Prés. L'amant est écrivain, il s'appelle Jules Sandeau. Elle sera écrivain et s'appellera George Sand !
Portant redingote et haut-de-forme et fumant le cigare, elle fait
son entrée dans les salons parisiens.
George, plus âgée, se souvient des Romantiques. Comme les
marionnettes de son théâtre de Nohant. Elle les fait s'animer un à un dans ce salon parisien où sa mémoire les réunit. Et elle revit son passé avec la même passion.
George s'affiche devant Tout-Paris au bras de Marie Dorval,
actrice à la mode et maîtresse d'Alfred de Vigny. Leur passion ne dure qu'une saison, jusqu'au jour où Sand rencontre Alfred de Musset, qui comblera son désir de féminité. Chacune aura son poète, chacune aura son Alfred, mais les deux femmes resteront unies par une amitié à toute épreuve.
Quand elle fait la connaissance de Musset, elle a trente ans et lui
vingt-deux. Elle est déjà une romancière célèbre, il est le nouveau poète dont on parle. Cheveux longs bouclés, physique androgyne d'adolescent, fils de famille révolté, il la séduit en lui écrivant cette phrase équivoque : "Je vous aime comme un enfant".
Leur histoire fait jaser Paris. Elle lui propose Venise, mais avant
de l'y emmener, elle en demande la permission à Madame de Musset, sa mère, ravie qu'Alfred fasse ses premières armes auprès d'une " vraie dame ", comme elle. Mais Musset n'était pas l'ange qu'elles imaginaient l'une et l'autre. Le séjour des deux amoureux à Venise est entré dans l'Histoire comme une page les plus brûlantes de l'époque romantique.
Dans la chambre 13 de l'hôtel Danieli, Musset abandonne George
malade au lit pour courir les bordels. Mais, à son tour, il tombe malade et elle tombe dans les bras du médecin, le beau Pagello. Au printemps, c'est la rupture. Musset repart pour Paris, laissant George à Venise avec son amant. Mais ils s'écrivent tous les jours. A l'été, Sand revient à Paris avec Pagello. Dès qu'elle revoit Musset, elle renvoie l'italien à Venise avec un billet de cent francs. C'est dans une lettre à Delacroix qu'elle élabore cette théorie : "Le véritable amour, c'est quand le cœur, l'esprit et le corps se comprennent et s'embrassent".
Son histoire avec Musset terminée, elle se rend compte qu'elle
est passée à côté de quelque chose. Et elle vit son premier (et dernier ?} chagrin d'amour. Elle se coupe les cheveux en garçon et se rend chez son ami Delacroix pour qu'il fasse son portrait. Pendant trois jours, elle pose pour lui en se vidant le cœur et en philosophant sur l'amour. C'est son divan de psychiatre. Delacroix, rentrant d'Afrique est en train de peindre " Les Femmes d'Alger ". Un discussion s'ensuit entre Sand et le modèle de Delacroix, une américaine de passages à Paris.
Sand, trente-cinq ans, est présenté à Chopin, dandy de vingt-sept
ans, dans un salon. Elle s'arrange pour le revoir. C'est elle que le séduit. Comme elle avait fuit Paris pour Venise avec Musset, elle part avec Chopin aux Baléares. Et, encore une fois, elle sera l'homme du couple. Ils passent un hiver à Majorque : le paradis deviendra l'enfer. Chopin est victime des premiers symptômes de la tuberculose qui l'emportera dix ans plus tard. Les habitants de l'île les chassent.
Sand loue deux cellules du monastère de Valdemosa, en
montagne. Chopin, pendant des semaines, attend son piano de Paris. Il y composera quelques-uns de ses plus beaux morceaux. Quand il a des sauts d'humeur, elle lui dit d'aller parler "la langue des anges". C'est ainsi qu'elle appelait la musique.
Sand et Chopin rentrent en France et s'installent au château de
Nohant. Pendant neuf ans, ils feront durer cette histoire qui est déjà vécue. George a-t-elle tenté de réussir avec Chopin ce qu'elle avait raté avec Musset ? Mais Chopin finira par s'en aller, pour mourir un an plus tard sans l'avoir revue.
Sand n'a plus envie d'écrire des romans d'amour. Elle écrira son
autobiographie, qui sera son plus beau roman d'amour.
Sand, imaginant toutes les femmes et tous les hommes qu'elle
aurait pu être, se croit aguerrie contre l'amour mais se sent appelée vers d'autres aventures.
Sand a quarante-cinq ans. Sa rupture avec Chopin l'a laissée
libre. Blasée par la littérature, elle est tentée par l'engagement politique, elle écris un pamphlet quotidien "La cause du peuple", pendant que Delacroix peint "La Liberté guidant le peuple". Par la fenêtre de son atelier, ils entendent monter la rumeur de la révolte ouvrière.
A cinquante ans, Sand se retire à Nohant, déçue par la politique.
Elle deviendra pour la légende " la bonne Dame de Nohant " jardinant, tricotant, faisant des confitures et élevant ses petits enfants. Elle écrira jusqu'à sa mort, à soixante-douze ans. Elle demande à être enterrée dans le jardin du château de Nohant, qu'elle a planté de ses mains, et ses derniers mots seront : " Laissez verdure ". |