LES TEXTES DU DISQUE
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LES DEUX CEDRES DU LIBAN
G. Sand
Les deux cèdres du Liban
Que j'ai plantés
Dans, le jardin de Nohant
Lorsque sont nés
Mes deux enfants
Les verrons-nous jamais grands
Seront-ils nos survivants
Dans cent ans
Ou dans deux cents
LA FEMME EN NOIR
F. Chopin & G. Sand
La femme en noir
Qui rôdait
Ce matin
Solitaire au jardin
Quand j'ai ouvert
Les volets
Cette femme qui m'a tendu la main
C'était toi
J'ai reconnu ta voix
Disant
Je t'attends
J'attends depuis longtemps
Ma mort
Tu Sais
Quand tu-viendras
Te glisser
Sous mes draps
Mon corps
Glacé
Ne résistera pas
Au baiser
Chaud
De ta faux
Contre ma peau
Et mes os
Je serai
Mort déjà !
La femme en noir
Qui riait
Au fond de mon miroir
Quand j'ai songé
A me tuer
D'un coup de rasoir
C'était toi
Qui retenais mon bras
Pourquoi ?
Je suis prêt
A te suivre où tu voudras
Ma mort
Tu sais
Quand tu viendras
Te marier
A mon bras
Mon port
Cassé
Ne se redressera
Que pour mieux
Danser
Avec toi
Ce dernier pas
Cadencé
Permets moi
De m'envoler
Sur les ailes d'une valse
La femme en noir
Qui jouait
Ce matin du piano à ta place
C'était moi
Tenant ta vie
Comme une corde usée qui se casse
COMME UNE FEMME QUI SE TIENT DEBOUT
G. Sand
Chopin, Musset, Marie Dorval
Vous m'avez déjà tous quittée
Vous êtes parmi les étoiles
Et c'est sans vous que je vivrai
Mais c'est avec le souvenir
D'avoir été aimée de vous
Que j'accepterai de vieillir
Comme une femme qui se tient debout
L'HISTOIRE DE MA VIE
G. Sand
Ecrire l'histoire de ma vie
Comme je la vois, comme je la vis
Ma vie
Ecrire l'histoire de ma vie
Comme je la pleure, comme je la ris
Aussi
Parler des hommes que j'ai perdus
Qui sont restés pour moi des inconnus
Parler des femmes, de l'amitié
De celles que j'ai peut-être aimées
Ecrire l'histoire de ma vie
Comme une comédie
Ou comme une tragédie
Comme une comédie
Comme un vieux boulevard
Ou comme un roman noir
Comme un roman noir
Décrire la femme que je suis
Comme je la fuis, comme elle m'ennuie
Merci
Décrire la femme que je suis
Comme on la voit, comme on l'envie
Aussi
Parler des gens, des paysans
De ceux qui font le pays de Nohant
Et des mondains qui ne font rien
Rien que les salons parisiens
Ecrire l'histoire de ma vie
Comme une comédie
Ou comme une tragédie
Comme une comédie
Comme un vieux boulevard
Ou comme un roman noir
Comme un roman noir
Laissez-vous laissez-vous
Laissez-vous aller
Donnez-nous rendez-vous
Au plus fou de vos secrets
Comme une comédie
Ou comme une tragédie
Comme une comédie
Comme un vieux boulevard
Ou comme un roman noir
Comme un roman noir (Ad lib)
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TOUTES LES FEMMES
G. Sand
Toutes les femmes que j'aurais pu être
J'ai envie de les connaître
Oh ! oui
Femmes d'hier comme d'aujourd'hui
Tous les hommes que j'aurais dû être
Je les ferai comparaître
Ici
Comme les témoins de ma vie
Femmes de plaisir ou de désir
De mystère ou de lumière
Vivre comme ces hommes
D'aventure ou de blessure
De passion ou de raison
Ceux ou celles
Qui sont-ils sont-elles
Où vont-ils, vont-elles
Ils ou elles
Qui m'appellent
Ceux ou celles
Que font-ils, font-elles
Où vont-ils, vont-elles
Ils ou elles
Qui m'appellent
Toutes les femmes que j'aurais pu être
Je voudrais les reconnaître
Aussi
Femme de jour ou femmes de nuit
Femmes de couleur ou de douleur
De courage et de partage
Vivre comme ces femmes
De caresse et de paresse
De trottoir ou de hasard
Me donner à ceux ou celles
Qui sont-ils, sont-elles
Ou vont-ils, vont-elles
Ils ou elles
Qui m'appellent
Ceux ou celles
Que font-ils, font-elles
Où vont-ils, vont-elles
Ils ou elles
Qui m'appellent
Tous les hommes que j'aurais dû être
Je les ferai apparaître
Ici
Comme dans un tour de magie
Hommes de puissance et d'arrogance
De noblesse et de sagesse
Devenir tous
Ceux ou celles
Qui sont-ils, sont-elles
Ou vont-ils, vont-elles
Ils ou elles
Qui m'appellent
Ceux ou celles
Que font-ils, font-elles
Où vont-ils, vont-elles
Ils ou elles
Qui m'appellent (Ad lib)
LA RUMEUR
G. Sand & E. Delacroix
Jour après jour
Les couleurs du temps
Se mélangent au rouge et or
Au dehors
C'est comme un printemps
Qui arrive à contretemps
Dans la rue
Ce matin j'ai vu
Passer
La liberté
Armée
D'un drapeau blanc
La rumeur
J'entends monter
J'entends parler
J'entends crier
La rumeur
J'entends venir
J'entends courir
J'entends mourir
La rumeur
Je suis des leurs
Ils feront de moi
Leur passionaria
Sang
Et poussière
Eclabousseront
La pierre blanche des maisons
La lumière
De ce jour trop bleu
Aura des lueurs de feu
Sous les balles
Et sous les rafales
Ils sont
Là par milliers
Qui font
Se dérouler…
La rumeur
J'entends monter
J'entends parler
J'entends crier
La rumeur
J'entends venir
J'entends courir
J'entends mourir
La rumeur
J'entends frapper
J'entends gronder
J'entends tonner
La rumeur
Je suis des leurs
Ils feront de moi
Leur passionaria
Toi qui ne savais
Que parler d'amour
Maintenant tu as
Un autre discours
Pour les armer
De tes mots
La rumeur
J'entends monter
J'entends parler
J'entends crier
La rumeur
J'entende venir
J'entends courir
J'entends mourir
La rumeur
J'entend frapper
J'entends sonner
J'entends tonner
La rumeur
J'entends frémir
J'entends gémir
J'entends grandir
La rumeur
Je suis des leurs
Ils feront de moi
Leur passionaria
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L'ART PEUT-IL SERVIR A QUELQUE CAUSE
G. Sand & E. Delacroix
L'art peut-il servir à quelque cause
Un peu plus de noir et moins de rose
Changeront-ils le cours des choses
L'art peut-il servir à quelque cause
Un peu plus de rimes ou bien de prose
Changeront-ils le cours des choses
LAISSEZ VERDURE
G. Sand
Laissez verdure
C'est mon dernier mot
Laissez poussière
Se faire
De ma peau et mes os
Laissez nature
Reprendre son lot
Priez qu'il y air un Dieu tout là-haut
Quand vous mettrez mon corps en terre
Au jardin vert
Qui m'a vu grandir
Et partir
Vers
D'autres vies
D'autres pays
Pour revenir
Y vieillir et mourir
Laissez verdure
Où finit l'aventure
Laissez verdure
Où prend vie la nature
Laissez mes livres
Garder leurs secrets
Souvenez vous
Surtout
De la femme qui aimait
J'ai voulu vivre
Sans me retourner
Sans regret je voudrais m'en aller
Quand vous mettrez mon corps en terre
Au jardin vert
Qui m'a vu grandir
Et partir
Vers
D'autres vies
D'autres pays
Pour revenir
Y vieillir et mourir
Laissez verdure
Où finit l'aventure
Laissez verdure
Où prend vie la nature
Quand vous mettrez mon corps en terre
Au jardin vert
Qui m'a vu grandir
Et partir
Vers
D'autres vies
D'autres pays
Pour revenir
Y vieillir et mourir
Laissez verdure
Où finit l'aventure
Laissez verdure
Où prend vie la nature (Ad lib)
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