SCENE DU GARAGE
Guy / Le client / Aubin, le patron / Pierre / 2 ouvriers
Le client :
C'est terminé ?
Guy :
Oui, le moteur "cliquette" mais un peu à froid, mais c'est normal
Le client :
Merci
Guy :
Merci
Le patron :
Fouchet ! Tu peux faire une heure ce soir ?
Guy :
Ce soir, ça m'est difficile, mais je pense que Pierre est libre
Pierre ! Est-c'que tu peux rester ce soir ?
Pierre :
Oui
Le patron :
Tu vérifieras l'allumage de la Mercedes de monsieur
Un ouvrier :
Est-c'que tu viens avec moi, ce soir, au volley ?
Guy :
Non je n'peux pas !
Et toi est-c'que tu y vas ?
Un ouvrier :
Bien sûr !
Guy :
Aubin tout à l'heure m'a demandé de faire une heure de plus,
tu parles, ce soir c'est sacré, je vais au théatre
Un autre ouvrier :
Qu'est c'que tu vas voir ?
Guy :
CARMEN
Un ouvrier :
"L'amour est enfant de bohème... lala lala lalalala"
Un autre ouvrier :
J'aime pas l'opéra, le ciné c'est mieux
Un ouvrier :
Moi, ce soir je vais danser la la la la la lala
(à Guy) Donnes-moi une pipe
Un autre ouvrier :
Tous ces gens qui chantent moi tu comprends ça me fait mal
J'aime mieux l'ciné
Un ouvrier :
Tu l'as déjà dit
Guy :
Ciao les gars
Les ouvriers :
Ciao !
Guy :
A demain
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DEVANT LE MAGASIN
Geneviève / Guy / Mme Emery / Un client
Geneviève :
Mon Amour, oh mon Amour
Guy :
Geneviève, ma p'tite Geneviève
Geneviève :
Guy, je t'aime. Tu sens l'essence
Guy :
C'est un parfum comme un autre
Geneviève :
Guy, je t'aime, oh Guy, je t'aime.
Un client, je me sauve, à 8 heures devant le théatre.
J'ai pensé à toi toute la journée.
Si tu veux, mon Amour, après nous irons danser.
Guy :
Si tu veux
Geneviève :
Si tu veux
Mme Emery :
Vous désirez ?
Un client :
Un parapluie
Mme Emery :
Un parapluie
(à Geneviève) Où étais-tu ?
Geneviève :
Là, en face
Mme Emery :
(au client) Etes-vous fixé sur le genre d'article qui vous
intéresse ?
Un client :
Un parapluie, un parapluie noir
Mme Emery :
Geneviève ! montres les parapluies à Monsieur
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SUR LE QUAI
Guy / Geneviève
Guy :
Nous aurons des enfants
Geneviève :
J'appelerai ma fille Françoise
Guy :
Et si c'est un garçon ?
Geneviève :
Ce sera une fille, il y a toujours eu des filles dans la famille
Une heure ! Si maman ne dort pas,
Oh là qu'est-c'que je vais entendre !
Je devrais me maquiller, tu ne trouves pas ?
Guy :
Non, tu es très jolie comme ça
Geneviève :
Un peu ici
Guy :
Où ça ?
Geneviève :
Là !
Nous vendrons des parapluies, et puis non pas des parapluies
Nous vendrons le magasin
Guy :
Nous achèterons une station service
Geneviève :
Pourquoi ? quelle idée !
Guy :
Toute blanche avec un bureau, tu verras
Geneviève :
Tu sentiras l'essence toute la journée
Quel bonheur !
Guy :
Nous saurons très heureux
Geneviève :
Et nous resterons amoureux
Mon Amour, mon Amour
Guy :
Tu n'as rien dis à ta mère ?
Geneviève :
Pas encore
Guy :
Pourquoi ? tu es lache
Geneviève :
Il faut pas que tu te faches, mais je sais ce qu'elle me répondra
Guy :
Quoi ?
Geneviève :
"Ma petit'fille tu es folle, est-c'qu'on pense au mariage à ton age ?"
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DANS LE MAGASIN DE PARAPLUIES
Mme Emery / Geneviève
Mme Emery :
Ma petit'fille tu es folle, est-c'qu'on pense au mariage à 16 ans ?
Geneviève :
17 ans !
Mme Emery :
Amoureuse !
Geneviève :
Est-c'que je suis trop laide ou trop bète ?
Mme Emery :
Mais non ! tu n'es pas laide, tu n'es pas la merveille des merveilles.
Mais on ne peut pas dire que tu sois laide ni sote, seulement tu as
l'temps. Tu crois aimer, mais l'amour c'est autre chose. On ne tombe
pas comme ça, amoureuse d'un visage, que l'on croise dans la rue.
Geneviève :
C'est un jeun'homme que j'ai rencontré plusieurs fois et qui m'aime.
Nous voulons nous marier, tu ne dis rien ?
Mme Emery :
Mais je suis stupéfaite !
Geneviève :
Je suis allé avec lui au théatre et hier soir ...
Mme Emery :
Magnifique ! alors tu m'as menti et tu avoues sans la moindre honte
Geneviève :
Ce n'est pas honteux de vouloir se marier !
Mme Emery :
A ton age si, enfin non ! Tu es une petit'fille, tout'petite, tu
ne sais rien.
Geneviève :
Evidemmment ! ce n'est pas avec ce que tu m'as dis que je saurais
me débrouiller !
Mme Emery :
Lorsque j'ai épousé ton père, moi, je ne savais rien...
Geneviève :
Il n'y a pas de quoi se vanter !
Un passant :
Le marchand d'couleurs, s'il vous plait ?
Mme Emery :
C'est la porte à côté.
Quel age a-t-il ?
Geneviève :
20 ans
Mme Emery :
Bien entendu, il n'a pas fait son régiment
Geneviève :
Non. Il vit avec sa marraine, une dame qui l'a élevé
Il n'a que moi et tu verras, il est très beau
Mme Emery :
Je n'verrais rien du tout !
Geneviève :
Mais maman !
Mme Emery :
Montes à l'appartement.
Il est temps de préparer le déjeuner.
Geneviève :
Bonjour !
Le facteur :
Bonjour mademoiselle, bonjour madame
Mme Emery :
Bonjour
Le facteur :
Au revoir
Mme Emery :
Ah mon Dieu ! Geneviève ! Nous sommes perdues
Geneviève :
Toujours les grands mots
Mme Emery :
80 000 francs à payer avant l'quinze. Tu trouves ça drole ?
Geneviève :
Et si tu n'paies pas ?
Mme Emery :
On nous saisiera
Geneviève :
Je travaillerai
Mme Emery :
Quel genre de travail ?
Geneviève :
N'importe quoi
Mme Emery :
Aux Postes ou à la Mairie.
Geneviève :
Pourquoi pas ?
Tu comprends, maman, si je me marie, Guy et moi, nous travaillerons
nous pourrons t'aider
Mme Emery :
Mais ma petit'fille, il n'est pas question, de te marier, enlèves ça, tu
vois bien qu'tu m'gênes.
D'abord, a-t-il un métier ? Est-c'qu'il peut te faire vivre, éléver des
enfants.
Geneviève :
Il n'est pas riche. Nous vivrons simplement et nous n'aurons pas tout
d'suite des enfants
Mme Emery :
Non, mais au moins un !
Ce n'est pas lui qui paiera mes impôts.
Depuis hier je n'ai plus un sou en caisse
Geneviève :
Vends tes bijous
Mme Emery :
Mes bijous, jamais
Geneviève :
A quoi te servent-ils ?
Tu n'les r'gardes même pas
Mme Emery :
Et si j'ai un coup dûr ?
Geneviève :
Et c'qui nous arrive, n'est-c'pas un coup dûr ?
Mme Emery :
Non, c'est impossible. Si j'vendai mes bijous, j'aurai l'impression
De me dépouiller, d'être toute nu
Geneviève :
Et bien, trouves autre chose
Mme Emery :
Autre chose ? mais nous n'avons rien !
Geneviève :
Alors, vends le magasin
Mme Emery :
Sote ! de quoi vivrons-nous ?
Evidemment, un bijou, ce n'est qu'un bijou.
Si j'changai d'coiffure.
Ma bague de fiançaille, elle est affreuse !
Ce bracelet, il est importable !
Personne n'en voudra.
Geneviève :
Et ton collier ?
Mme Emery :
Mon collier, tu crois ?
C'est un crime, non jamais je ne m'en séparerai
Geneviève :
D'ailleurs, il est sur'ment faux
Mme Emery :
Allons donc ! Après tout il n'est pas si joli qu'ça !
Cet après-midi, nous irons chez Monsieur Dubourg ensuite, je
passerai chez l'coiffeur.
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